Le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog), a tenu sa conférence de presse annuelle à Paris le 18 avril dernier.

Son Président, Eric DUMAS, a déclaré reprendre confiance, mais rester prudent, après la crise sanitaire d’une violence inouïe qu’a traversé la filière.

Durant l’hiver 2021-2022, 1 400 foyers de contamination ont été enregistrés en France, 21 millions de volailles ont été abattues, dont 3,8 millions de canards élevés pour le foie gras. Deux régions ont été particulièrement touchées, le Sud-Ouest et, surtout, les Pays de la Loire, qui ont subi une extension inédite de la pandémie, aux conséquences très lourdes. Les Pays de la Loire, ce n’est que 20 % de la production de canards, mais c’est 100 % de la génétique nationale, et plus de 70 % des canetons !

La filière française affiche ainsi un recul global de sa production de 33 % en 2022, et s’attend à une baisse de 27 % sur les premiers mois de 2023.

Fort heureusement, la situation sanitaire s’est stabilisée presque partout en France. Aucun foyer d’influenza aviaire hautement pathogène n’a été détecté dans les élevages depuis le 14 mars, grâce à l’action concertée des services de l’État et des professionnels. Et la filière se dit prête à redémarrer progressivement.

Eric DUMAS a ainsi annoncé aborder la campagne 2023-2024 avec une certaine confiance, du fait des moyens de biosécurité mis en place dans les élevages pour lutter contre le virus de l’influenza aviaire, moyens innovants sur lesquels il faut capitaliser pour le futur.

Mais il a aussi fait part de sa prudence, face à cette année de transition, porteuse d’espoir avec l’arrivée de la vaccination en octobre 2023, qui devrait permettre une reprise de production plus sereine.

Toutefois, des incertitudes demeurent. C'est le cas au grand export, avec le Japon, premier débouché de la France hors UE, qui s’oppose à la vaccination. Alors, pour préserver l’export, le Cifog propose de limiter la vaccination contre l’influenza aviaire à la période hivernale à risque. La filière demande au gouvernement d’ouvrir des discussions à ce sujet avec le Japon.
 
La vaccination devrait par ailleurs s'accompagner d'une baisse de la densité des élevages dans certaines régions, ce qui va continuer à peser sur les disponibilités de produits.
 

En résumé : La situation s’améliore mais elle est loin d’être parfaite pour la filière foie gras !